Une grande partie de la population mondiale est menacée par l’obésité. Et la France n’est pas en reste, puisque 40 % de la population de l’hexagone est en surpoids. Mais d’où vient cette obésité endémique, qui touche toutes les classes de populations et tous les âges ?
Pourquoi la courbe de poids de nombre de personnes vivant dans les pays développés augmente-t-elle de façon aussi vertigineuse ?
Quand parle-t-on de surpoids et d’obésité ?
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le surpoids et l’obésité se définissent comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé. La masse grasse « normale » est habituellement plus faible chez l’homme (10 à 15 % du poids du corps) que chez la femme (20 à 25 % du poids).
Pour évoquer l’obésité et le surpoids, on parle souvent l’indice de corpulence (IMC) qui se calcule en divisant le poids (en kg) par la taille (en m) au carré. La valeur normale chez l’homme est de 20 à 25 et chez la femme de 19 à 24.
On parle donc de :
- Surpoids pour un IMC entre 25 et 29,9
- Obésité pour un IMC entre 30 et 39,9
- Obésité morbide pour un IMC à partir 40
Entre 1980 et 2013, au niveau mondial, le taux de personnes qui affichent un IMC supérieur à 25 est passé de 28,8% à 36,9% chez les hommes et de 29,8% à 38% chez les femmes.
En résumé : l’IMC est l’indice de corpulence qui permet d’évaluer le surpoids (IMC de 25 à 29,9) et l’obésité (IMC de plus de 30). Le nombre de personnes ayant un IMC supérieur à 25 ne cesse de croître dans le monde.
L’obésité, un fléau mondial
Ainsi, plus de 2,1 milliards de personnes dans le monde, soit près de 30% de la population mondiale, sont en surpoids ou obèses. Cette tendance touchera, selon l’OMS, 50% des adultes dans le monde d’ici 2030. Le surpoids et l’obésité représentent le cinquième facteur de risque de décès au niveau mondial et fait, a minima, 2,8 millions de victimes chaque année.
Certes, les Américains sont sur la première marche du podium de la catégorie surpoids et depuis de nombreuses années. Ainsi, 30 % des américains sont obèses, et 65 % ont une surcharge pondérale. Avec plus de 55 % de la population en surpoids, les Etats-Unis détiennent malheureusement le record de personnes souffrant de surpoids. Outre-Atlantique, l’obésité et le surpoids constituent de véritables problèmes de santé publique.
Et désormais, plus aucune région du monde n’est épargnée par ce fléau. En Europe, au Canada et même en Chine, on peut parler aujourd’hui d’une véritable épidémie. En Chine, la situation des jeunes paraît tout particulièrement inquiétante : ils seraient près de 120 millions à présenter un surpoids, en particulier chez des garçons gavés par leurs parents. Des camps d’amaigrissement fleurissent pour aider ces jeunes à perdre du poids pendant les vacances.
Et les pays émergents ne sont pas non plus épargnés : ainsi, 60 % de la population mexicaine serait trop grosse. Le Mexique viendrait même de ravir la première place aux États-Unis concernant le nombre d’obèses, avec 32,8% d’adultes obèses, selon les données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En Egypte, 35% de la population est aussi concernée par l’obésité.
En résumé : le nombre de personnes en surpoids qui touche déjà 30% de la population mondiale pourrait atteindre 50% des individus dans le monde à l’horizon 2030. Et tous les pays sont concernés par ce fléau.
L’obésité touche aussi la France
En France, l’obésité devient aussi un problème de santé publique. Les personnes obèses représentent 15 % de la population adulte en 2012 contre 8 % en 1997, selon l’étude ObEpi. Ainsi, ce sont près de 7 millions de Français âgés de plus de 18 ans qui sont obèses.
Ces problèmes de surcharge pondérale touchent toutes les tranches d’âge de la population, y compris les seniors. Cependant, l’obésité semble plus importante chez les femmes (15,1%) que chez les hommes (13,9%).
Par ailleurs, cette tendance est plus particulièrement marquée dans les régions du Nord et de l’Est. Ainsi, le Nord-Pas-de-Calais compte 21,3 % d’adultes obèses, contre 11,6 % en Midi-Pyrénées.
Encore plus dramatique, chez l’enfant, l’obésité en France est en augmentation drastique. Aujourd’hui, nous avons un taux de croissance du surpoids comparable aux Américains ! Et il faut savoir que plus de 60% des enfants obèses le resteront à l’âge adulte. Cela signifie donc un risque de problèmes cardiovasculaires multiplié par trois, mais aussi des troubles articulaires…
En résumé : la France n’est pas épargnée par le développement de l’obésité qui touche tous les âges, mais plus particulièrement les femmes et les enfants.
Surpoids et obésité : une menace pour votre santé
Les kilos superflus constituent une véritable menace pour la santé : la surcharge pondérale est directement responsable de problèmes à différents niveaux : cardiovasculaire, osseux, métabolique… La mortalité en est ainsi augmentée.
Une étude indique que le coût total annuel de l’obésité serait estimé entre 2,1 et 6,2 milliards d’euros. Cela représentait entre 1,5 et 4,6 % des dépenses courantes de santé en France en 2002. Depuis 2001, plusieurs mesures sont ainsi entrées en vigueur : interdiction des distributeurs automatiques de boissons sucrées et confiseries dans les établissements scolaires, réglementation des publicités sur les produits sucrés… et un Plan National Nutrition et Santé (PNNS) a été mis en place.
Chacun de nous doit réagir dès maintenant, pour enrayer cette véritable épidémie !
Car les risques de maladies associées à l’obésité sont nombreux :
- le diabète non-insulino dépendant, qui est caractérisé par un excès chronique de sucre dans le sang (hyperglycémie)
- des maladies cardio-vasculaires : hypertension artérielle, maladies coronaires, angine de poitrine, infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral.
- des problèmes respiratoires et, plus particulièrement, l’apnée du sommeil : elle implique un sommeil saccadé et de mauvaise qualité et donc une somnolence et des endormissements incontrôlables pendant la journée.
- des problèmes rhumatologiques au niveau des hanches, des genoux et de la colonne vertébrale,
- des calculs de la vésicule biliaire
- des problèmes veineux et de peau
- des cancers colorectaux
- un risque accru de cancer du sein après la ménopause
- des risques plus importants en cas d’opération chirurgicale
- des problèmes de dos et lombalgie
A cela s’ajoute des effets psychologiques : en effet, les personnes en surpoids perdent généralement l’estime d’elles-mêmes et manquent de confiance en elles.
En résumé : les conséquences physiques de l’obésité sont légion : diabète, problèmes cardio-vasculaires, risques de cancer accrus… Les effets psychologiques négatifs sont aussi à prendre en compte avec une perte de confiance en soi
Quelles sont les causes de cette surcharge pondérale ?
Plusieurs facteurs peuvent conduire à l’obésité :
- facteurs génétiques : 70 % des obèses ont, au moins, un parent dans la même situation. Les anomalies génétiques amènent à une diminution de la dépense au repos et lors de l’effort physique, mais aussi à une baisse de la dépense énergétique après les repas et une répartition particulière du tissu adipeux.
- facteurs alimentaires : une alimentation conséquente, inadaptée notamment avec une trop forte absorption d’aliments gras et sucrés, par rapport aux besoins de l’organisme, conduit à l’obésité. Par ailleurs, les troubles du comportement alimentaire (grignotages, compulsions alimentaires vis-à-vis de certains aliments, boulimie…) interviennent également dans la prise de poids.
- facteurs psychologiques : en cas de stress, on note une compensation par la nourriture, notamment via l’absorption d’aliments réconfortants riches en sucre ou en matières grasses.
- troubles alimentaires : les neuromédiateurs, ces molécules chargées de transmettre des messages dans le cerveau, sont impliqués dans la régulation de la prise alimentaire. Certains aliments la stimulent, d’autres l’inhibent. Ils sont pour partie impliqués dans la survenue des troubles alimentaires.
- dépenses énergétiques insuffisantes : le manque d’efforts physiques au quotidien et une trop grande sédentarité mènent à une réduction des dépenses énergétiques et donc à un déséquilibre défavorable vis-à-vis des apports alimentaires.
- manque de sommeil : en France, la durée du sommeil chez les 18-55 ans est, en moyenne, de 7h en semaine mais 30% des adultes dorment moins de 6h par nuit. Les adolescents, quant à eux, la moitié d’entre eux dort moins de 8h par nuit alors que la durée recommandée est de 8h30 à 9h15. Toutefois, diverses études montrent un lien épidémiologique entre une durée de sommeil courte et un indice de masse corporelle élevé lié à l’obésité. Quand la durée du sommeil est inférieure à 5 heures par nuit, le risque d’obésité augmente de 60%. D’ailleurs, un sommeil de moins de 6h multiplie par 4 le risque d’obésité comparativement à un sommeil de plus de 7h.
En résumé : divers facteurs peuvent expliquer l’obésité, tels que les facteurs génétiques, alimentaires, psychologiques, le stress, la sédentarité et le manque de sommeil
Comment lutter contre le surpoids et l’obésité
La prévention reste le meilleur moyen de lutter contre l’obésité car une fois la surcharge pondérale installée, il est souvent très difficile de retrouver son poids de forme. Et cela est valable dès l’enfance.
Les parents doivent être vigilants pour ne pas laisser s’installer les principales causes d’obésité chez l’enfant (absence de pratique sportive, temps élevé à regarder la télévision, grignotages, alimentation déséquilibrée laissant peu de place aux fruits et aux légumes …).
Quel que soit votre âge, veillez à avoir une alimentation équilibrée et variée faisant la part belle aux fruits et légumes et limitant les produits gras et sucrés. Pensez au fameux slogan PNSS des 5 fruits et légumes par jour ! Bannissez le sucre de votre alimentation et privilégiez les aliments à Indice Glycémique bas. Cuisinez vous-même, afin de pouvoir choisir des ingrédients sains et évitez tous les sucres cachés.
Pratiquez également une activité physique régulière, c’est important. Si cela ne fait pas maigrir, cela permet de réguler les réserves d’énergie en augmentant l’utilisation des graisses. C’est aussi un facteur important de maintien du poids, une fois que vous aurez su vous débarrasser des kilos en trop.
En résumé : le mieux est de prévenir l’obésité en étant vigilant, dès le plus jeune âge des enfants. Il est essentiel de miser sur les aliments avec un indice glycémique bas et notamment les légumes et les fruits. Faîtes fréquemment du sport pour vous aider à juguler votre prise de poids puis à maintenir votre poids
L’obésité qui sévit en France, comme dans de nombreux pays, représente une véritable bombe à retardement. Outre les problèmes de dos, les douleurs osseuses, le manque de confiance en soi qu’engendre le surpoids… l’obésité est un vrai problème de santé publique : développement de maladies comme le diabète, risque élevé de développer des maladies cardio-vasculaires et divers cancers… Il faut que chacun réagisse vite pour enrayer ce fléau.
Mangez équilibré, privilégiez des produits sains et non gras et bougez pour vivre plus longtemps et en pleine santé !
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